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Lettre du baron de Dessalines, fils de Jean-Jacques Dessalines, à l'Empereur Faustin Soulouque


Mr. Le baron de Jean-Jacques Dessalines, chevalier de l’ordre impérial et militaire de St. Faustin, chevalier de l’ordre impérial de la légion d’honneur, chef de la police armée de la capitale, à l’Empereur d’Haïti.

Je viens vous offrir les faibles tributs de la reconnaissance d’un des sujets de l’Empire qui, comme vous désire le bonheur et la prospérité de notre mère commune.
Recevez les quelques paroles que je vous adresse. Nous sommes au 1er janvier, jour mémorable pour tous ces cœurs vraiment haïtiens : c’est à pareil jour que nos ancêtres, après avoir sacrifié leurs nuits et fait verser leur sang, sont venus planter sur cette terre l’étendard de la liberté. Aucun cœur haïtien ne saurait trop célébrer ce jour mémorable.
Sire ! Vous tenez aujourd’hui le sceptre de la justice ; comme nos pères, vous appréciez ce jour ; vos antécédents nous garantissent assez la noblesse de votre cœur. Deux ans de votre règne ont suffi pour assurer nos institutions et pour vous faire appeler au suprême pouvoir. Devant vous courbent aujourd’hui tous les fronts orgueilleux. Puisse votre règne se prolonger et assurer au pays un sort heureux.
Sire ! Quoi de plus triste pour nous que de nous ressouvenir, que pour assurer l’indépendance d’Haïti, il a fallu versé le sang de nos pères, et ce sang versé ne nous dit-il pas assez que ce pays confié à vos soins paternels, ne saurait nous être enlevé.
Chaque année de votre règne, qui s’écoule, ajoute des pages honorables pour vous à l’histoire. Un jour viendra que pour contempler vos mérites, on appréciera vos actions.
Recevez les faibles vœux, que nous tous, enfants de l’Empereur Dessalines, nous adressons pour vous aux cieux ; car nous ne saurons jamais oublier que la mémoire de notre père ne s’est perpétué que par vous.
Aussi formons-nous un faisceau indissoluble, pour demander à Dieu que vos soins soient parfaits et que le souvenir de l’Empereur Faustin Soulouque reste à jamais brillant dans le cœur de tous les Haïtiens.
Je me dis de V. M.
Le très dévoué subordonné,
DESSALINES

Source : Journal Le Moniteur haïtien de 12 janvier 1850

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