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Talleyrand demande aux Américains de cesser tout commerce avec Haiti après l'indépendance

Dernière mise à jour : 24 févr. 2021


Charles Perrigord de Talleyrand
Lettre de Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, alors Ministre des Relations extérieures de Napoléon Bonaparte, à l’ambassadeur de France à Washington, le général Louis-Marie Turreau, lui demandant de faire pression sur les autorités américaines pour cesser toute activité commerciale avec Haïti. Le 28 février 1806, les Etats-Unis ont décrété un blocus contre le nouvel Etat. 
Il est devenu nécessaire de renouveler les représentations déjà adressées au gouvernement fédéral et d’insister de nouveau auprès de lui pour qu’il adopte enfin des mesures sévères et propres à prévenir de semblables communications entre une nation policée et des peuplades sauvages qui, par leurs mœurs féroces et leurs usages barbares, sont devenues étrangères au système de la civilisation ; non seulement la sûreté de la France, mais encore la sûreté de toutes les colonies européennes et celles des Etats-Unis réclament ces cessation. Quel est le résultat de ces rapports commerciaux ? De fournir à des hommes atroces les moyens de perpétuer leurs excès, de leur donner le pouvoir de signaler par de nouvelles cruautés, une haine constante et générale pour tous les hommes que la naissance, les mœurs distinguent d’eux ; de perpétuer au milieu des Antilles un établissement de brigandage et de piraterie […]. 
L’existence d’une peuplade nègre armée et occupant les lieux qu’elle a souillés par les actes les plus criminels est un spectacle horrible pour toutes les nations blanches ; toutes doivent sentir qu’en la laissant subsister dans cet état, elles épargnent des incendiaires et des assassins, et il n’est pas de raison assez forte pour que des particuliers appartenant à un gouvernement loyal et généreux secourent des brigands qui sont déclarés par leurs excès les ennemis de tous les gouvernements ; il est impossible de croire que les nègres de Saint-Domingue aient quelques titres à une protection et que les chances commerciales résultant d’un trafic aussi odieux balancent les raisons graves et décisives qui le prohibent entièrement. Source : Pierre Branda et Thierry Lentz, Napoléon, l'esclavage et les colonies, Editions Fayard, Pages 201-202.



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