LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ
RÉPUBLIQUE D’HAÏTI
Proclamation
Au Peuple et à l’Armée
Haïtiens, mes compatriotes,
Je me suis imposé comme un devoir impérieux, de me rendre aux Gonaïves pour célébrer le premier centenaire de notre Indépendance.
C’est une bien grande satisfaction pour moi de venir à la même place que le FONDATEUR, faire renouveler sur l’Autel de la Patrie notre serment de l’Indépendance.
Mais, en cette circonstance solennelle, je ne veux pas manquer de vous rappeler nos malheurs et ce que nous devons à la Patrie.
Pendant le cours de cent années, par nos luttes intestines, nos déclarations de principes faux ou vrais, mais prématurés et toujours dans le but de réaliser de mesquines ambitions, nous avons retardé la prospérité nationale.
De nos discordes civiles nous avons recueilli la ruine de nos familles, la désolation de la société, l’affaiblissement de la Patrie.
On ne pouvait s’y attendre des Haïtiens de la génération de l’Indépendance.
Chacun doit en appeler à sa conscience.
Nous ne devons pas cependant perdre la foi en l’avenir, désespérer du salut de la Patrie. Pour réparer nos fautes, conjurer nos malheurs et réaliser le rêve de nos ancêtres, il nous faut, comme eux, être unis.
Ce n’est pas en vain que nous avons pour devise : « L’Union fait la force ». Renonçons à nos erreurs ; qu’elles nous servent d’expérience pour demain.
Unissons-nous dans la noble intention de rendre la République prospère. Rappelons-nous que nous sommes un peuple et que nous représentons une race. Nous ne devons point faillir à cette double tache que Dessalines nous a assignée ; d’être un peuple et de représenter une race.
Je vous convie donc tous, Haïtiens, mes compatriotes, à l’Union, afin de sauvegarder notre Patrie, notre race et notre Indépendance.
Vive l’Indépendance nationale ! Vive l’Union ! Vive la Paix ! Vive le Travail !
NORD ALEXIS
Fait aux Gonaïves le 1er Janvier 1904, an 101ème de l’Indépendance.
Une salve de 21 coups de canon, conformément au programme de la fête, salua ce discours. Puis les troupes défilèrent et allèrent prendre leur ligne de bataille en face et aux abords de l’église, où le cortège se rendit.
À l’arrivée de son Excellence le Président, il fut reçu et conduit à sa place.
Après la cérémonie religieuse, le président donna audience au Palais National.
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